Le code‑barres linéaire, apparu dans les années 1970, repose sur une succession de barres verticales noires et blanches codant des chiffres ou des caractères, avec des standards tels qu’UPC‑A et EAN‑13. Chaque caractère est représenté par un motif d’épaisseurs variables. Un capteur optique balaye la ligne horizontale, convertit la lumière réfléchie en signal électrique puis en données numériques. La précision du contraste demeure essentielle : un taux de réflexion compris entre 20 % et 80 % garantit un décodage fiable. Les tolérances dimensionnelles sont encadrées par GS1 afin d’uniformiser la lecture sur les chaînes de caisses ou les convoyeurs automatisés.
Développé en 1994 par l’entreprise japonaise Denso Wave pour le suivi des pièces automobiles, le code QR occupe un plan carré composé de modules. Les trois repères d’angle assurent l’alignement optique et autorisent une lecture sous n’importe quelle orientation. Le système intègre la correction Reed‑Solomon en quatre niveaux. Même après détérioration de 30 % de la surface, le message reste accessible, qualité particulièrement utile dans les ateliers soumis à des projections d’huile ou dans la logistique de plein air. Le format encode jusqu’à 7 089 chiffres ou 2 953 octets, surpassant de façon considérable le linéaire limité à quelques dizaines de caractères.
GS1 a introduit sa propre version, le GS1 Digital Link, afin d’harmoniser l’intégration des liens HTTP dans la distribution mondiale. Parallèlement, les codes QR colorés à trois couches autorisent l’ajout d’éléments marketing sans nuire au contraste. Les balises NFC et le RFID restent complémentaires, mais le QR conserve l’avantage d’un marquage imprimable au coût d’encre minimal et lisible par un simple capteur CMOS.
Un emballage pharmaceutique requiert souvent la combinaison du GTIN, du numéro de lot, de la date d’expiration et parfois d’un identifiant sérialisé. Sous forme linéaire, ces informations occupent plusieurs codes juxtaposés, ce qui complexifie l’illustration graphique et rallonge la chaîne d’impression. Un format QR unique synthétise l’ensemble dans une matrice de 33 × 33 modules, libérant de l’espace pour la charte graphique ou le texte réglementaire.
Lorsque les palettes transitent par des quais extérieurs, la condensation altère fréquemment l’encre. Le contraste linéaire disparaît plus vite puisque la lecture s’effectue sur une seule dimension. Dans une matrice QR, l’information se répartit en mosaïque ; l’effacement localisé n’anéantit pas la trame globale.
Les chaînes de conditionnement utilisent souvent des caméras haute résolution installées au‑dessus du convoyeur. Un code‑barres linéaire réclame un alignement horizontal pour garantir que le faisceau parcoure la largeur entière. À l’inverse, la lecture d’une matrice QR s’appuie sur une localisation géométrique grâce aux repères d’angle ; l’orientation importera peu. Cette caractéristique réduit le besoin en mécanismes de recentrage et accélère le débit, notamment dans l’emballage d’ampoules médicales où chaque flacon arrive dans un sens aléatoire.
La directive européenne Falsified Medicines impose un système d’authentification unitaire. Sur chaque boîte, le QR transmet anonymement le numéro de série vers un serveur central ; le pharmacien obtient instantanément la confirmation de la validité lors du scan. L’étiquette logistique peut également inclure les coordonnées GPS du centre d’expédition encodées dans le même symbole. Cette densité d’information évite le recours à plusieurs identifiants, simplifie l’intégration dans l’ERP et limite l’impression d’étiquettes supplémentaires.
Les pièces de rechange aéronautiques bénéficient d’un QR doté d’une couche de cryptographie asymétrique. La vérification hors ligne s’effectue grâce à une clé publique stockée dans l’outil de maintenance. Cette méthode dépasse le simple contrôle visuel d’un linéaire, insuffisant face aux copies. Dans le luxe, de grandes maisons horlogères incluent un QR à hologramme dissimulé sous le bracelet ; l’acheteur scanne l’étiquette détachable, activant le passeport numérique de la montre. La lutte contre la contrefaçon gagne en efficacité sans altérer l’esthétique du produit.
Les chaînes de supermarchés possèdent déjà des milliers de scanners laser, spécialisés dans la lecture du linéaire. Remplacer ces équipements par des caméras CMOS entraînerait une immobilisation temporaire, un recalibrage logiciel et du training pour le personnel. Dans ce contexte, l’EAN‑13 garde un attrait pragmatique. Les flux à cadence élevée, tels que les tapis de caisse, ne requièrent qu’un identifiant succinct ; intégrer un QR n’apporterait pas d’avantage tangible sur la vitesse de passage.
Certains flacons de parfum cylindriques offrent une surface réduite. La perspective déforme la matrice et le repère d’alignement. L’optique d’un téléphone aura du mal à corriger l’angle, tandis qu’un linéaire orienté verticalement reste lisible grâce aux miroirs omnidirectionnels. Dans la presse écrite, un code‑barres réduit à 18 mm de hauteur satisfait l’abonnement postal, alors qu’un QR condensé au même format perdrait sa netteté sur du papier journal.