Qu'est-ce qu'un code QR ?

Origine et principe

Structure matricielle

Le diagramme carré repose sur une grille pouvant atteindre 177 × 177 modules. Trois repères carrés aux coins orientent la lecture, tandis qu’un motif d’alignement supplémentaire maintient la précision sur les versions comportant de nombreux modules. Les zones dites timing patterns référencent la position des lignes et colonnes afin d’assurer la cohérence de décodage même lorsque l’angle de capture varie. L’ensemble compose un système tolérant aux variations de taille, de perspective et d’éclairage, indispensable dans un environnement industriel chargé de poussière ou d’huile.

Encodage de données

L’information s’insère dans la grille selon un itinéraire en zigzag. Un masque binaire, appliqué en fin de processus, équilibre la répartition des pixels noirs et blancs pour limiter les interférences optiques. Quatre niveaux de correction, basés sur les codes Reed-Solomon, autorisent une récupération des données malgré une altération atteignant respectivement 7 %, 15 %, 25 % ou 30 % de la surface. Dans un entrepôt, un code collé sur une palette reste exploitable après de nombreux frottements ; dans un magazine, un marquage partiellement plié autorise encore la redirection vers une page promotionnelle.

Standards et variantes

Iso iec 18004 et micro qr

Depuis 2000, la norme ISO / IEC 18004 spécifie la syntaxe, les modes d’encodage (numérique, alphanumérique, binaire, kanji) et les niveaux de correction. Une déclinaison nommée Micro QR réduit la taille minimale à 11 × 11 modules grâce à un unique repère de position. Ce format apparaît sur les circuits imprimés où l’espace disponible se limite à quelques millimètres carrés. Dans la logistique de composants électroniques, le choix entre QR classique et Micro QR dépend du nombre d’octets poursuivis et de la marge visuelle offerte sur la pièce.

Qr model 1 et model 2

Le modèle 1 représente la première génération, limitée à 14 versions et dépourvue des motifs d’alignement sophistiqués introduits ultérieurement. Le modèle 2, devenu référence, étend la gamme à 40 versions et renforce la correction d’erreurs. Un fabricant de smartphones sélectionne le modèle 2 afin d’imprimer des tickets d’embarquement numériques incluant jusqu’à 4 296 caractères alphanumériques. À l’inverse, un atelier de petite série retient un modèle 1 avec 21 × 21 modules pour un simple numéro interne.

Applications industrielles

Gestion des stocks et logistique

Dans une plateforme de distribution, chaque palette affiche un QR encodant l’ID produit, la date de réception et la température idéale de conservation. Le chariot élévateur doté d’un lecteur embarqué transmet immédiatement ces valeurs au WMS, déclenchant l’aiguillage vers la zone réfrigérée adéquate. Cette automatisation réduit la saisie manuelle, limite les erreurs de positionnement et accélère l’inventaire cyclique. Dans la chaîne du froid, l’ajout d’un capteur datalogger transforme le même code en vecteur de traçabilité thermique : un simple scan révèle l’historique des excursions de température.

Marketing

Un restaurant imprime un QR sur chaque table afin d’afficher le menu digitalisé, tandis qu’un autre établissement intègre un code différent sur chaque facture pour collecter un avis personnalisé. En finance de détail, une enseigne de prêt-à-porter place un QR dynamique sur ses vitrines : la destination change selon l’heure pour promouvoir les articles du jour, puis bascule vers le site e-commerce après fermeture. Cette flexibilité, obtenue grâce à un jeton de redirection stocké en base de données, crée une passerelle fluide entre monde physique et canal numérique.

Santé et traçabilité pharmaceutique

Dans l’industrie pharmaceutique, la directive 2011/62/UE impose un identifiant unique sérialisé sur chaque boîte de médicament. Le QR encode le numéro de lot, la date limite d’utilisation et le serial aléatoire. Au moment de la dispensation, la base nationale de vérification détecte instantanément toute duplication. En milieu hospitalier, un bracelet patient contenant le code renvoie au dossier électronique, diminuant les risques d’administration erronée. La même matrice apparaît enfin sur les bilans biologiques imprimés, autorisant l’intégration automatique dans le logiciel de gestion des soins.

Sécurité et bonnes pratiques

Authentification et chiffrement

Un opérateur bancaire choisit la technique CHALLENGE / RESPONSE : l’application mobile lit un QR affiché sur l’écran d’un ordinateur, calcule une signature cryptographique puis génère un nouveau QR destiné au site web. Aucun canal côté clavier ne transmet l’OTP, ce qui réduit la surface de phishing. Pour protéger le contenu sensible, certains émetteurs chiffrent les données avant encodage ; la lecture brute produit alors un bloc inexploitable sans clé privée. Dans l’IoT industriel, cette méthode régit l’appairage des capteurs afin d’éviter une compromission en cours de maintenance.

Mauvaises redirections et risques

La commodité de la technologie attire aussi des acteurs malveillants. Des autocollants frauduleux dissimulent les QR légitimes sur des bornes de paiement sans contact, dirigeant l’utilisateur vers une imitation du site bancaire. Pour limiter cette menace, l’entreprise contrôle le contexte : couleur corporative, pictogrammes, URL abrégée correspondant au nom de domaine officiel. Un espace blanc, appelé quiet zone, entoure le graphique ; son absence alerte immédiatement le service de surveillance visuelle automatisée. La vérification de certificat SSL lors de l’ouverture de la page ajoute une couche de défense.

Derniers articles et bonnes adresses

Différents types de QR Codes : vers une harmonisation des standards

Cyber risques : bien se prémunir

Code-barres : un principe simple

Site web crée par Nedeo